- L'état d'esprit de "Bonheur en stock" -  (Part 2 : Les sessions d'enregistrement) 

- L'état d'esprit de "Bonheur en stock" - 
(Part 2 : Les sessions d'enregistrement) 

 

Donc, nous y voilà ! Nous sommes au studio Under Road Record à Longwy (Meurthe et Moselle). On commence par quoi ? 


Eh bien, par un café déjà, puis quelques essais de son. On concentre notre attention sur la batterie dans un premier temps. C'est l'instrument le plus "problématique" à restituer avec des micros (car chaque élément "repisse" dans les autres éléments).

 Mais pour notre jeune ingé-son Aymeric, cette problématique est une formalité, il sait comment s'y prendre. Et même, il tente différents positionnement de micro pour obtenir le meilleur résultat. 


  Un micro sous la caisse-claire et un autre au-dessus, un micro devant et un autre derrière la grosse-caisse, les toms et le charley en individuel, les cymbales en "overhead" et même un micro stéréo d'ambiance pour consolider le tout... Aymeric ne lésine pas sur les moyens. 


Il faut dire que José, propriétaire du studio (lui-même ingénieur informatique) met à notre disposition un matériel très pointu, duquel Aymeric sait tirer le maximum. En quelque sorte nous avons "no limit" pour exploiter nos idées. 


 Allez zou ! On enregistre en premier lieu la batterie (Matt et moi jouons avec Joslin pour le guider dans la structure du morceau mais nos parties ne seront pas, à priori, conservées). 


Les deux premiers titres à entrer dans "la boîte" seront "Fils de Funk" et "Je reste cool". Grâce à la technique de jouer "au clic" (avec un métronome) on peut conserver le meilleur de chaque prise pour en constituer une "idéale". C'est notre choix sur "Bonheur en stock" de travailler ainsi (vu que les nouveaux morceaux n'ont pas été rôdés en concert). 


  Sur une dizaine de prises de batterie conservées (pour un titre), il faut ensuite choisir la meilleure. Car même si la partie à jouer est définie, l'interprétation diffère à chaque enregistrement. Comme pour les photos, en studio il faut saisir "l'instant" !


 Si la prise conservée comporte des petits défauts, on la complète avec une des autres prises. Parfois même, lorsqu'on a entendu un break ou une nuance "qui tue" sur un des essais, alors on l'utilise sur la bonne prise pour avoir vraiment le "meilleur". 


 Il peut arriver qu'avec le recul, on décide de recommencer un titre, car finalement on trouve que ça pourrait sonner mieux. Ce sera le cas de "Je reste cool" et "Black Night". Grand bien nous pris de prendre cette décision, car les versions définitives sont nickels !

 


LES CHANSONS CHOISIES


Nous avons donc dix-sept titres à mettre dans la boîte : 
-- 12 titres originaux : 


Fils de Funk, Je reste cool, Jamais sans toi, Keep calm and burn one, Automate, Un jour... One day... (morceau instrumental), Stars à gogo (version remodelée d'un titre de mon 1er LP "Ce monde ?"), I want more/ J'en veux encore ! (Chanson en hommage aux légendes qui ont fait le Rock). 
  Ainsi que 3 instrus courts que j'ai appelé des "virgules" musicales  : Mirage, Spirale et  (sans titre pour le moment) enregistrés chez moi sur le 16 pistes. 


Il y aura aussi au début de l'album, l'intro Funk-Soul "Bonheur en stock" (Oui, un dix-huitième titre ! Et comme c'est une intro, c'est évidemment mieux de la mettre au début ! lol)


-- 5 reprises réadaptées à la sauce "Groovy-Rock" :


En anglais. Black Night de Deep Purple (un arrangement inspiré d'une version du bassiste TM Stevens), Black Magic Woman/Gypsy Queen (version de Santana ré-arrangée en Funk... 8 minutes !) sur laquelle nous aurons le plaisir d'inviter "Fabrike" l'ami percussionniste qui jouait avec moi dans le projet live "Sterpi & Fabrike play Santana".


En français. Lipstick polychrome de Daniel Balavoine (hommage presque évident puisque la première fois que je suis monté sur une scène devant un public, c'était lors d'un concert de ce grand artiste qui m'avait permis de chanter avec lui à deux reprises, j'avais environ six ans). Un Lipstick rendu "groovy", les fans seront surpris !


 Egalement revues à la sauce Groovy, les chansons "Tombé du ciel" de Jacques Higelin et "Mister hyde" de Philippe Chatel. 

 


ENSUITE


Une fois que les batteries définitives sont dans la boîte (le squelette de la chanson, la charpente et le coeur qui bat) on y ajoute les muscles et le sang : la basse.

 On procède de la même façon pour cet instrument : plusieurs prises avec un accompagnement provisoire de guitare pour le guide et l'intensité ; on choisi la meilleure prise et éventuellement les meilleurs passages de chacune. Critères retenus : un groove impeccable, cohésion avec la batterie, belle musicalité et pas de fausse note :-) 


  Je ne vous cache pas que tout réécouter pour faire les choix, c'est assez long et parfois fastidieux (mais comment diable faisaient-ils dans les seventies ? Avec des bandes à découper, à recoller... sans "Ctrl Z" et sous LSD, mais comment ?).

 Bref ! Une fois que les basse-batt définitives sont enregistrées, j'ajoute les guitares rythmiques : la chair et la peau. C'est là que je m'éclate avec les polyrythmies, les colorisations ou les simples doublages de renfort. 


Je prépare généralement mes parties chez moi sur mon petit 16 pistes numérique, mais il arrive que j'ai de nouvelles idées une fois au studio. J'en appelle alors à la patience d'Aymeric qui m'aide également à trouver les meilleurs sons (ou, en tous cas, les plus appropriés à la chanson). 

 

 

LE MATOS


Pour les guitares, j'utilise mon Ibanez Jem Steve Vai signature, ainsi qu'une Godin et une Variax de chez Line 6 à ma disposition au studio.

En concert avec QDB j'utilise généralement mon ampli combo Peavey 130, mais comme la chance m'est offerte d'enregistrer avec deux beaux modèles d'amplis à lampes (un Fender et un Marshall) dispos au studio, je ne m'en prive pas. Rien de tel que le grain des lampes pour donner du relief à une guitare... 


Notre petit secret, c'est que pour plus de praticité, au lieu d'utiliser les baffles respectives de ces deux gros joujous, Aymeric m'a convaincu d'utiliser le simulateur de baffles "Torpedo". Un appareil high-tech (de fabrication française très bien quoté) qui reprend les caractéristiques d'une multitude d'enceintes de tous types d'amplis. On peut ainsi choisir les baffles à ajouter à l'ampli, choisir l'amplacement virtuel du micro de prise de son, ajouter un micro à l'arrière de l'ampli ou adjoindre un autre ampli, bref ! Des possibilités sonores illimitées.

Au départ, en "puriste" que je suis, je ne jurais que par le bon vieux micro devant l'ampli... Mais en essayant le Torpedo j'ai été bluffé. On a le confort de jouer à un volume raisonnable tout en ayant la possibilité de pousser les lampes dans le rouge, un rêve. 
  Seule exception : Black Magic Woman/Gyspsy Queen que je devrais impérativement jouer devant de vraies enceintes poussées à plein régime, afin de bénéficier du sustain généré par le larsen.

  Mais là, on est déjà dans la partie "guitare solo". C'est la dernière étape (même si quelques solos pris sur le vif sont déjà dans la boîte). On ajoutera d'abord les claviers, puis les voix. C'est une question de choix personnel pour cet album spécifiquement. 

 


LES VOIX


 Pour le chant, à ce stade (fin novembre) rien de définitif au niveau enregistrement. Notre choriste Nathalie  a déjà enregistré quelques parties de choeurs, mais tout reste à faire. 
 Les choeurs que j'avais aposés sur les maquettes ont été répété avec elle. là encore, des modif' de dernière minute auront lieu, mais dans l'ensemble on sait ce qu'il nous reste à faire.

 Dans la chanson "Keep calm and burn one" j'ai décidé que Nathalie assurerait la voix lead et qu'elle me donnerait la réplique dans quelques titres comme "We want more/J'en veux encore !" ou "Black Magic woman", voire même dans "Black Night". 
 

 Des choix décisifs seront encore pris au moment de l'enregistrement des voix, voire du mixage. 


 Voilà grosso-modo où nous en sommes dans la réalisation de "Bonheur en Stock" (25 pourcent de la production selon les calculs approximatifs d'Aymeric, moi je dirais plutôt 33 pourcent, mais bon, en clair : il y a encore du taff !)


 RDV le mois prochain pour la partie 3 & 4

(Sessions Voix et Solo / Invités et instruments additionnels). 
  Un moment où je vais avoir besoin de créer une ambiance dans le studio, un climat propice à un bon état d'esprit et de concentration. 
  J'ai en tête la réalisation de l'album Caravanserai de Santana, album pour lequel Carlos avait tamisé les fenêtres du studio, allumé des bougies et de l'encens, disposé des talismans partout... lol


  Je n'irai pas jusque là, mais une petite lumière de couleur bleutée au plafond avec quelques huiles essentiels devraient faire l'affaire :-D